Cours de Naïla

Son pelage blanc soyeux ondulé dans l’air tiède de la nuit tombante. Ses yeux trahissaient son malaise. C’était Ma Lexi. Celle qui avait élevé, celle qui m’avait aimé… Des flashs de ma vie me revinrent, les moments joyeux passés avec ceux que j’aimais : Lexi, Narya, Naaman, Sheitan… Je me sentis coupable. Ils allaient tous ce mettre en quatre pour moi, pour moi celle qui avait décidé qu’elle ne voulait plus mangé, celle qui avait décidé de tourner le dos aux siens. La fautive c’étais moi.
Je me redressais légèrement, juste de quoi pouvoir regarder Lexi dans les yeux sans avoir a levé trop haut les yeux. Un vent doux soufflait dans nos pelages. Plus je voyais Lexi plus je me disais qu’on se ressemblait un peu… Un loup d’une autre meute pourrait nous croire mère et fille… Toutes deux nous avions un beau pelage blanc. Mais Lexi avait de beaux yeux doré alors que les miens tiraient plus sur la couleur noisette. Et aussi à l’heure actuelle Lexi était beaucoup plus grande, mieux nourris et surtout bien plus belle à regarder ! Déstabilisée, Lexi me répondit, mais ça voix trahissait légèrement son angoisse :

« Alou .. C'est moi qui suis désolée, j'aurai du faire plus attention à toi. »

Elle resta plantée là, quelques minutes me fixant de ses yeux chaleureux ne sachant trop que faire. Poussant un soupir, elle se coucha, face à moi. Nos truffes se frôlaient presque, tellement que je sentais son souffle chaud sur mon visage. Je fermai les yeux quelques instant, savourant notre moment de complicité. Doucement, je me mis à ramper vers sa direction. Hésitante, je me collai contre elle, lui léchant doucement le visage je lui murmurais :

-Tu m’as tellement manqué…

Doucement, je relevai mon museau vers les étoiles apparaissant dans l’obscurité. Je restai là, à contempler les étoiles sans un mot. J’aurais pu rester des heures ainsi, si un bruit d’herbe piétinée ne m’avait pas arraché mon regard sous la voûte céleste. Une belle biche, la démarche gracieuse sortit des fourrés. Lentement, elle s’approcha du lac. Se penchant pour boire, la belle créature des bois, resta aux aguets. Elle ne nous avait pas repérés. Ce spectacle étonnant valait le coup d’œil… J’étais presque rayonnante, et pour une fois, mon ventre gargouillait ! La vie reprenait peut son cours, mais ô grand jamais je ne l’oublierais, celui qui avait été à mes côtés pendant ma plus douce enfance…